Voici le contenu des courriers envoyés aux maires d’Avon, Fontainebleau et Moret-Loing-et-Orvanne concernant leur projet de rendre gratuit les parkings des gares.
Nous avons appris avec stupéfaction le projet de rendre le parking de la gare gratuit pour les automobilistes abonnées Navigo.
Cette mesure paraît en effet totalement anachronique et déplacée au moment de la clôture de la COP24 : parking gratuit pour les autos / payant pour les vélos.
Nous demandons qu’une évaluation sérieuse soit menée et que toutes les alternatives allant dans le sens d’une mobilité soutenable soient étudiées. En particulier nous attirons votre attention sur le fait que la gratuité contreviendrait aux objectifs fondamentaux des parkings relais tels que définis par IdF Mobilités (cf annexe page suivante).
Voici également ci-dessous une liste non exhaustive d’impacts négatifs pour tous les types d’usagers qu’engendrerait une telle mesure, ainsi que des propositions plus soutenables.
– Incitation à l’utilisation de la voiture pour les habitants proches qui ont pourtant des alternatives efficaces.
– Risque de vider les bus par ailleurs déficitaires et subventionnés.
– Inégalité de traitement pour les cyclistes pourtant plus vertueux (si les parkings Véligo restent payant).
– Augmentation de la congestion vers la gare et donc problèmes de fiabilité pour les bus
– Pour ceux qui ont vraiment besoin de la voiture : plus de congestion sur le trajet et pas d’assurance de trouver une place.
– Incitation à l’étalement urbain (à budget voiture constant on va habiter plus loin, cf travaux de JP Orfeuil notamment) donc développement d’une dépendance automobile insoutenable socialement et écologiquement.
Enfin, si les collectivités ont vraiment de l’argent public à dépenser pour améliorer les conditions de mobilité, alors elle pourraient :
1) Améliorer les infrastructures de rabattement vélo vers la gare
2) Augmenter le nombre de places de garages vélos sécurisés Veligo, voire en réduire le prix.
3) Améliorer l’offre de bus et remplacer les bus polluants actuels par des modèles plus propres.
Annexe : extraits du CAHIER DE RÉFÉRENCES DES PARCS RELAIS EN ILE DE France, STIF, 11/2012
p.5 En zone dense, là où le bus offre une couverture satisfaisante et où les rabattements par la marche et le vélo doivent être privilégiés, ils [les parkings relais] peuvent en revanche inciter à un usage non souhaitable de la voiture particulière, incompatible avec les objectifs environnementaux des PDU.
p.6 Les projets de Parcs Relais en Ile-de-France (création, extension, labélisation,…) devront s’inscrire dans une logique intermodale, pour une meilleure cohérence avec les modes alternatifs à la voiture.
p.15 Item 5 : Tarifs
L’objet de cet item est d’encadrer les tarifs pratiqués dans les Parc Relais labellisés pour répondre à plusieurs objectifs :
(…)
– atteindre un équilibre entre niveau de tarif et niveau de prestation pour :
– dissuader les usagers résidant à proximité du Parc Relais de se rabattre en voiture sur le pôle et ne pas décourager les rabattants résidant plus loin dans leurs pratiques intermodales ;
– garantir aux maîtres d’ouvrage un niveau de recettes suffisant pour permettre un entretien fréquent de l’ouvrage et, par conséquent, un maintien durable du niveau de qualité de service.
p.23
Le Parc Relais, un outil complémentaire au service de l’intermodalité
Le Parc Relais est un équipement support de l’intermodalité : il assure une continuité entre la route et les transports publics.
Conformément aux objectifs définis par le PDUIF, le STIF cherche, de par ses politiques de renforcement de l’offre de transports et d’amélioration de la qualité de service, à promouvoir les modes de rabattement alternatifs à la voiture particulière pour développer leur usage.
Dans cette logique, la création de places de stationnement en Parc Relais ne peut se concevoir que dans le cadre d’une démarche multimodale, en complément des fonctions assurées par les modes doux et le bus. Les Parcs Relais n’ont vocation à accueillir que les véhicules des usagers ne pouvant objectivement pas avoir recours à un autre mode de rabattement pour rejoindre une gare.
Le STIF veillera avec l’appui des maîtres d’ouvrage de Parcs Relais à ce que des places disponibles soient toujours offertes à cette catégorie d’usagers.
Dans tous les cas, le maître d’ouvrage veillera à ce que la capacité du Parc Relais ne soit pas de nature à réduire la fréquentation des bus ou à dissuader des usagers de venir en gare à pied ou en vélo.