Le Parisien, parution du : 17/04/2006
Avon – Thomery – Veneux

Ça roule trop vite route de Bourgogne

SUR LA ROUTE de Bourgogne (D 138 et D 137) entre Avon, Thomery et Veneux-les-
Sablons, la coopération entre voitures et deux-roues n’est pas des plus faciles. La faute à une
chaussée étroite, et à une vitesse limitée à 90 km/h.
Afin d’attirer l’attention sur ces problèmes d’insécurité routière, deux associations de parents
d’élèves du lycée Uruguay-France à Avon, la Vie à vélo et la Ligue Contre la Violence
Routière, ont écrit au conseil général.
Elles ont demandé que des bandes cyclables soient aménagées et, surtout, que la vitesse,
actuellement limitée à 90 km/h, soit abaissée à 70 km/h. A l’appui de cette demande, une
étude réalisée en effectuant le trajet Avon-Veneux à 90, puis à 70 km/h.
« Sur route dégagée, sans tenir compte des feux, une vitesse de 90 km/h ne permet de gagner
que 20 secondes par rapport à 70 km/h… qui serait ensuite perdue dans la poursuite du
parcours en ville », constatent les auteurs de l’étude.
« Il suffit de quelques panneaux »
Ces derniers pointent également l’absence de contrôles de vitesse, d’où des dépassements
fréquents, et le danger de croiser du gibier sur ces axes qui traversent la forêt de
Fontainebleau.
« Ces routes sont empruntées quotidiennement par des lycéens, à vélo ou à scooter, c’est
dangereux, insiste Patrice Nogues, un parent d’élève qui a fait le trajet chronomètre en main.
Contrairement à la réalisation de pistes cyclables, cet abaissement de la vitesse ne nécessite
aucun investissement et peut être mis en place rapidement, il suffit de quelques panneaux de
signalisation. » Au conseil général, on se borne à répondre que la sécurisation éventuelle de
ces liaisons pour les cyclistes est à l’étude dans le cadre du schéma directeur cyclable du
département. Ce qui ne satisfait pas les associations à l’origine du courrier. « Nous avions déjà
eu cette réponse l’an dernier car nous avions demandé la création de pistes cyclables. Là, nous
voulions juste une limitation de vitesse, en attendant, car cela peut être fait rapidement. Sur ce
point, nous n’avons donc pas eu de réponse », regrette Jean Steinberg, président de
l’association la Vie à vélo.
Sébastien Morelli

LE TÉMOIN DU JOUR
« Les cyclistes n’ont plus de place »
TOUS les jours, Cyril enfourche son vélo pour parcourir la dizaine de kilomètres qui sépare
son domicile, à Avon, de son lieu de travail, à Ecuelles. Et tout irait bien si cette route n’était
pas dangereuse. « Les automobilistes roulent comme des fous, ils se doublent et dépassent
largement les 90 km/h. Le problème, c’est que dans ces cas-là je n’ai pas la place de passer.
Régulièrement, je dois me ranger sur le bas-côté, complètement défoncé, pour éviter ces
voitures. J’ai déjà failli tomber. Je me suis même équipé d’un rétroviseur pour voir les voitures
ou les bus arriver, car ça ne les gêne pas de frôler un vélo. Tout ça pour gagner une place », se
plaint-il. « L’idéal, ce serait d’abaisser la vitesse de 90 à 70 km/h et d’avoir un bas-côté
cyclable », suggère Cyril.

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